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Amnesty International Guinée a publié ce jeudi son rapport final sur les abus et les conditions de travail au sein de la Société Guinéenne de Palmiers à Huile et d’Hévéa-SOGUIPAH. L’ONG dénonce des salaires en dessous du SMIG et des violations des droits des travailleurs. Elle invite l’État à agir lors de la présentation du rapport qui a eu lieu à la Maison de la Presse à Dixinn.
Intitulé ‘’Des salaires à en pleurer’’, ce rapport est le résultat de plusieurs enquêtes menées sur le terrain à en croire le Directeur exécutif d’Amnesty International Guinée. Souleymane Sow parle de la démarche de l’ONG ayant abouti à ce résultat.
« Nous avons rencontré à peu près une centaine de personnes qui ont été entretenues, que ce soit des salariés ou des anciens salariés de la SOGUIPAH, des médecins, des membres d’autres organisations de la société civile, des avocats, mais aussi des planteurs. Comme vous savez, la SOGUIPAH, il y a les plantations de la SOGUIPAH, mais il y a aussi les plantations, ce qu’on appelle des plantations familiales », a-t-il déclaré.
Implantée à Diécké, en Guinée Forestière, la SOGUIPAH est accusée de maintenir ses employés dans des conditions de travail précaires. Le chercheur Fabien Offner déplore la réalité vécue par de nombreux travailleurs.
« Le salaire minimum interprofessionnel garanti, le SMIG, a été rehaussé il y a quelques années, en 2022, à 550 000 francs guinéens. Ce que nous avons constaté dans cette entreprise, qui encore une fois est une entreprise d’État, c’est que nous avons pu consulter des dizaines de bulletins de salaire qui prouve que le salaire minimum n’est pas appliqué pour ces personnes et peut-être probablement dans une proportion encore plus grande », a-t-il souligné.
Pour améliorer la situation, Amnesty International Guinée formule des recommandations.
« Nous demandons à ce que les autorités veillent à ce que les entreprises agissent de manière responsable et respectent leurs obligations en matière d’environnement et de droits humains. Donc ça ne concerne pas évidemment que la SOGUIPAH, c’est une recommandation assez générale. Nous demandons aussi qu’il y ait une adoption d’une loi relative aux devoirs de vigilance afin de prévenir les atteintes aux droits humains et les préjudices environnementaux », a-t-il exhorté.
Selon l’ONG, une rencontre est attendue dans les prochains jours avec la Direction générale de la SOGUIPAH, avant d’éventuelles investigations dans d’autres secteurs.
Alhassane CONDÉ
Écrit par: Fatoumata Keita
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