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Le SLECG rejette la date de l’ouverture des classes fixée au 15 septembre

today27 août 2025 27 9

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Le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) condamne fermement l’annonce de l’ouverture des classes au 15 septembre prochain par le Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation. Les syndicalistes demandent au gouvernement le recrutement des enseignants contractuels. Cette position a été exprimée au cours d’une assemblée générale tenue ce mercredi à leur siège, dans la commune de Dixinn.

C’est dans une grande ferveur que les syndicalistes, réunis en nombre, ont dénoncé l’ouverture des classes sans concertation avec les partenaires sociaux. La Secrétaire générale du SLECG a contesté cette décision du MEPU-A.

« Nous avons aussi regardé la situation actuelle. Nous sommes en période de grandes pluies. Mais aussi, le pays sort à peine d’éboulements meurtriers de Manéah. La météo ne permet pas d’ouvrir sereinement les classes à la mi-septembre. Certains disent que la décision aurait été prise l’année dernière. Je réfute cela. L’an passé, il y avait eu des propositions de dates, jamais une décision ferme.

Nous, enseignants, avons déjà consommé nos deux mois de salaire payés en juillet. Nous sommes pères et mères de famille, et nos enfants aussi doivent se préparer. Qu’en est-il alors du reste de la population ?

Les familles modestes, qui peinent à acheter une tenue, deux stylos et deux cahiers ? Comment peuvent-elles affronter une rentrée précipitée et non préparée ?

Tout cela, appris sur les réseaux sociaux, sans aucune concertation, nous choque et nous blesse. Nous disons : l’ouverture des classes doit être préparée. Elle ne peut l’être sans vous, à travers vos représentants. Trois facteurs nous inquiètent particulièrement : Les intempéries : peut-on sérieusement envisager une rentrée le 15 septembre, en pleine saison des pluies ?

Les moyens financiers : la population, les fonctionnaires, les enseignants eux-mêmes n’ont pas les ressources nécessaires pour équiper leurs enfants en ce moment.

Les infrastructures scolaires : les classes sont-elles prêtes à recevoir les élèves sous ces pluies ? Les documents pédagogiques sont-ils disponibles ?

Camarades syndicalistes, l’ouverture des classes ne peut pas se décider sans préparation ni concertation. Nous avons convoqué cette rencontre, malgré le mauvais temps, parce que l’urgence s’imposait. Nous devions reprendre le 5 septembre après un mois de congé syndical. Mais la situation actuelle nous a obligés à avancer cette assemblée générale », a déclaré Kadiatou BAH.

De son côté, le président du syndicat estime que le ministère piétine le droit des enseignants.

« Aujourd’hui, nous sommes relégués au second plan. On prend la décision maintenant. On nous met devant les faits accomplis. Et on nous dit d’accepter ça. Donc, chers camarades, on a voulu faire comprendre au département qu’il ne peut pas prendre des décisions. Nous sommes des partenaires incontournables. Il ne peut pas prendre des décisions sans se consulter avec nous. Sachant très bien que nous ne pouvons pas accepter que les classes soient ouvertes le 15 septembre parce que c’est priver les enseignants d’une partie de leurs vacances », a martelé Aboubacar SOUMAH.

La Secrétaire générale a interpellé le gouvernement sur le sort des enseignants contractuels.

« Nous demandons un plaidoyer. Nous demandons humblement au gouvernement aujourd’hui, à travers le premier ministre, à travers notre ministre de tutelle, à travers le ministre qui emploie, à savoir le ministre du Travail et de la fonction publique, de penser à ces deux catégories de contractuels. De prendre en compte qu’est-ce qu’il faut faire pour qu’ils soient engagés à la fonction publique. Parce qu’ils font au moins, si vous faites le cumul, des deux équipes qui peuvent faire plus de 5 000 enseignants. Qui sont en classe depuis 2018, d’autres 2019, d’autres bien avant ça. Alors, en prenant en compte le budget de 2026, ils n’ont qu’à penser à cette catégorie. Parce qu’on aurait appris que le MEPU-A a un besoin encore de plus de 17 000 enseignants. Qu’on commence par cette catégorie-là pour le recrutement de ces 17 000 enseignants. Si c’est 5 000 qu’ils vont prendre, qu’on commence par eux. Si c’est 10 000 qu’il faut prendre, qu’on commence par eux. Parce que, déjà, ils ont la formation pédagogique, ils ont évolué en classe depuis 5 ans, 6 ans, 8 ans. Ils ont au moins les démarches didactiques dans leur tête pour pouvoir être un bon enseignant. Voilà la préoccupation que nous avons. Et nous allons les soutenir jusqu’au bout. Parce qu’ils n’ont pas choisi d’être dans la situation dans laquelle ils sont. Mais ils ont choisi la situation d’être enseignants. Voilà notre préoccupation », a plaidé Kadiatou BAH.

Au terme de cette assemblée générale, les membres du bureau exécutif du SLECG ont décidé de mettre en place une commission de suivi pour leurs revendications. Ils affirment qu’il n’y aura pas d’ouverture des classes sans la prise en compte de leurs préoccupations.

Alhassane CONDÉ

Écrit par: Fatoumata Keita

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