Disparition d’Issiaga Diallo : entre peur, silence et appel à la justice

La Guinée fait face à une nouvelle affaire de disparition. Depuis fin juin, aucune trace d’Issiaga Diallo, jeune consultant à un Cabinet de la place, où il travaillait sur les questions de droits internationaux liés à l’environnement et au social dans des projets miniers. Parallèlement à son parcours professionnel, il était un membre apparemment important du mouvement citoyen AKHADAN et un cadre de l’UFDG. Alors que des informations laissent entendre un voyage sur le Sénégal, le jeune reste injoignable, laissant place à plus d’inquiétudes.

Figure respectée dans son quartier Koloma, Issiaga Diallo s’est imposé comme l’une des voix les plus fermes contre les dérives autoritaires et la restriction des libertés publiques.

Selon nos sources, le jeune avait déjà été victime de plusieurs d’arrestations. Ses ennuis auraient commencé en janvier 2025 quand il a échappé à deux tentatives d’enlèvement : l’un devant son domicile, le second alors qu’il revenait d’une réunion de quartier.

« C’était devenu une routine pour lui de rentrer en regardant derrière », raconte un voisin. « Il nous disait souvent : si un jour je disparais, ce ne sera pas un hasard. », ajoute-t-il.

Cette situation affecte fortement la famille de Issiaga qui vit désormais dans la peur. Quelques jours après sa disparition, une lettre anonyme a été déposée à son domicile avec des menaces qui ont poussé son épouse et ses enfants à quitter précipitamment Conakry, renseigne la source qui  affirme également que celle-ci se trouve cacher dans une localité de l’intérieur du pays, depuis cet incident.

« Ils n’ont pas seulement perdu leurs quotidiens, ils ont perdu leur sécurité, leur dignité », explique ce proche.

Jusqu’ici, aucune communication officielle n’a été faite par les autorités judiciaires encore moins sécuritaires.

Cette disparition rappelle d’autres cas recensés ces derniers mois en Guinée. Plusieurs militants, journalistes ou opposants politiques ont signalé des filatures, arrestations musclées ou disparitions temporaires. La société civile y voit un resserrement de l’espace démocratique.