Guinée Politique

Lettre ouverte à Ousmane Gaoual DIALLO

today4 juillet 2025 18

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Monsieur le Ministre Porte-Parole du Gouvernement,

J’ai pris connaissance de tes déclarations publiques sur Kumpital. Sans surprise, j’y ai retrouvé ta signature : l’invective facile, la calomnie grossière, la mauvaise foi érigée en art de gouverner. Mais cette fois, tu franchis un palier dans le grotesque en m’accusant, moi, de t’insulter ainsi que tes parents sur ordre de Cellou Dalein Diallo.

C’est le monde à l’envers. Accuser son propre référent moral, celui qu’on appelait jadis à la rescousse pour « corriger » ses discours et en chasser la vulgarité, de se muer soudain en ordurier sur commande ? Tu le sais mieux que quiconque : j’étais celui que tu consultais pour adoucir tes mots, polir tes phrases, donner un semblant de tenue à ta prose bancale et, surtout, masquer ce langage naturellement ordurier que tu t’es résigné à ne plus pouvoir contenir.

Je me réserve, pour l’instant, de publier tes messages truffés de fautes et les versions corrigées que tu soumettais humblement à mon œil. L’opinion saura tôt ou tard qui est le véritable « insultologue » dans cette histoire.

En vérité, tes accusations m’indignent moins pour moi que pour mon jeune frère Abdoul Karim Diallo, que tu cherches aussi à traîner dans ta boue. Lui, le sobre, l’humilié, l’érudit du Coran. Crois-tu sincèrement convaincre qui que ce soit qu’un homme qui porte le Nom Sacré dans sa mémoire et ses actes puisse se vautrer dans ton cloaque ? Même ton mensonge, cette fois, ne tient pas : il flotte dans le néant comme un chiffon sale qu’on n’ose plus ramasser.

Puisque l’occasion m’est donnée, permets-moi d’éclaircir un point resté célèbre : ce sobriquet de « Drones Man » qui te poursuit comme ton ombre. Je t’en demande pardon. Je l’assume : c’est moi qui, à la veille d’une assemblée générale, t’ai suggéré de parler des deux drones dont nous disposions pour surveiller la répression policière. Il fallait rassurer, montrer que nous étions prêts. Mais tu t’es emballé : tu as proclamé avec ton aplomb coutumier qu’on en avait 80. Oui, quatre-vingt drones ! Même la Russie aurait trouvé ça exagéré. Le sobriquet est né ce jour-là. J’en ris encore, mais j’en porte la responsabilité.

Cependant, revenons à l’essentiel.

Tu veux transformer la parole publique en poubelle ? Libre à toi. Mais sache-le : je ne te laisserai pas m’y entraîner. Je ne suis pas ton égal dans l’art d’insulter. Je ne l’ai jamais été : j’ai toujours préféré la satire à la vulgarité. Un voisin et maître en la matière, le regretté William Sassine, m’a jadis mis en garde : « La satire n’est pas le satyre. Quand l’un débroussaille, l’autre se cache derrière un buisson. »

Comprends bien : je suis le débroussailleur. Toi, tu es ce poltron tapi derrière les fourrés, guettant l’occasion d’empoisonner le débat public pour masquer ta propre indigence.

Ta trajectoire parle pour toi : du CERAG à MON CHOIX, en passant par les « Réformateurs », tu as toujours vendu du vent. Aujourd’hui, tu t’essaies à la ventriloquie du putschiste. Tu es son agent de communication improvisé, plaidant pour un légionnaire analphabète au verbe volatil, pensant tromper ceux qui t’ont déjà percé à jour.

Alors écoute-moi bien : Wallahi Ousmane Gaoual Diallo, si tu renonces au confort de ton porte-parolat ministériel pour venir te vautrer avec nous, « insultologues » autoproclamés, dans le fond du ravin, HARAY KO TOOLI. Tu y trouveras ta place, mais n’attends pas qu’on t’y accueille comme un hôte de marque.

Car nous ne sommes pas de la même trempe.

Je te le dis sans haine, mais sans concession. La vérité ne se maquille pas indéfiniment : tôt ou tard, même le singe, sommé de grimper plus haut, finit par exposer son derrière.

Je signe, au grand jour, cette lettre ouverte.

Qu’elle tranche comme un scalpel.

Qu’elle brûle comme le vitriol.

Et qu’elle laisse sur tes mensonges la marque indélébile de la honte.

Alpha Issagha Diallo

Écrit par: Fatoumata Keita

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