Publication de scènes de tortures et autres formes de violences sur les réseaux sociaux/une violation des droits humains dénoncée par des spécialistes du domaine

Depuis quelques jours des images de présumés voleurs ligotés ou subissant toute sorte de sévisses corporelles tournent en boucle sur les réseaux sociaux. C’est une situation qui a intéressé notre rédaction qui a interrogé des spécialiste de droits. Selon nos informations, cette pratique est condamnée par les textes juridiques et représente une violation des droits de l’homme.

Des vidéos où des présumés auteurs de vols se font frapper inondent les réseaux sociaux. Même en cas de flagrant délit, l’on n’a nullement le droit de faire subir des pratiques violentes à une personne. C’est ce qu’affirme Kalil CAMARA juriste.

« Lorsqu’une personne est appréhendée, toute personne qui lui porte des coups, qui la torture ou qui prononce ces injures à son encontre, commet aussi une infraction. Parce qu’on ne réprime pas une infraction en commettant une autre. Et lorsque ces faits sont commis, il faut dire que c’est condamné par la loi. »

Mamadou Kaly DIALLO, défenseur des droits de l’homme, s’insurge contre cette pratique.

« Infliger des douleurs, des actes de violence à des voleurs présumés, constitue une violation des droits de l’homme. Je rappelle qu’il y’a un principe en matière des Droits de l’homme qui stipule que tout individu accusé de vol ou de viol, est présumé innocent jusqu’à ce qu’il y ait un procès juste et équitable. Et l’une des conséquences de ces scènes là, c’est que la vindicte populaire, nourrit l’esprit de vengeance. Donc ces personnes risquent de mourir ou risquent de se venger », affirme t-il.

En cas d’interpellation d’un présumé voleur, Kalil CAMARA suggère de suivre la procédure normale pour éviter d’entrer en conflit avec la loi.

« Ce que la loi donne comme droit, c’est de saisir la personne ou le présumés voleur en question, informer les autorités judiciaires, ou la conduire devant les autorités », conclu ce juriste.

Ce juriste invite les citoyens à respecter le droit à la présomption d’innocence, tant que la justice ne s’est pas encore prononcée sur le dossier.