« Banalisation institutionnelle des violences faites aux femmes », le directrice exécutive du CJLG en colère après la réconciliation du couple Azaya

Des organisations de défense des droits des femmes montent au créneau. Elles dénoncent la médiation du ministre de la Culture dans le différend conjugal entre l’artiste Azaya et son épouse Djély Kaba Bintou KOUYATE. Dans un communiqué publié ce lundi soir, ces ONG déplorent ce qu’elles qualifient de banalisation des violences conjugales et appellent les autorités à faire respecter les lois en faveur des femmes.

Ce communiqué est publié conjointement par plusieurs structures de défense des droits des femmes en Guinée. Parmi elles, le Club des jeunes filles leaders de Guinée. Sa directrice exécutive, fustige l’attitude des autorités, qu’elle qualifie de banalisation institutionnelle des violences faites aux femmes.

« Nous avons appris cette réconciliation sur les réseaux sociaux et moi je qualifierait cela de mascarade et surtout d’une banalisation institutionnelle des violences faites aux femmes dans notre pays. C’est un message fort que les institutions publiques nous renvoient, celui de dire que et nos textes de lois et nos législations en vigueur ne sont assez importants pour protéger la dignité humaine dans notre pays », affirme Oumou Khaïry DIALLO, directrice exécutive du CJFL.

Pour elle, ce nouveau développement ne saurait être interprété comme un échec du combat mené par les activistes. « Nous en tant qu’organisations féminines, ce n’est pas du tout un échec mais plutôt une victoire. Nous avons réussi quelque part à passer un message fort, un message pour dire que nous n’avons cautionné la violence et nous ne cautionnerons pas du tout. Aujourd’hui à cause de nos actions et de nos interpellations, nous avons réussi encore une fois à mettre au clair ce système qui nous renforce dans ce climat d’impunité. », se félicite cette activiste

Au-delà de ce cas précis, elle interpelle l’Etat à prendre ses responsabilités pour protéger les potentielles victimes de violences conjugales.

« Aujourd’hui, on rappelle l’Etat. Alors toutes ces législations, tous ces textes de lois, normalement qui servent à nous protéger, finalement servent à quoi ? Ce n’est que des tonnes de documents empilés sous des terroirs. Aujourd’hui on s’interroge, on s’indigne et surtout on s’inquiète pour nous, nos mères et pour la société toute entière. Et on condamne cet acte violence qui a été transformé sous une mise en scène. » conclu la directrice exécutive du Club des jeunes filles leaders de Guinée

Azaya et son épouse Djélikaba Bintou ont tous deux fait des publications pour annoncer leur réconciliation et salué l’implication du président Mamadi Doumbouya dans la résolution de ce dossier.

Mohamed Saliou BANGOURA