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Antoine Frédéric CROSS est un pilote guinéen qui a partagé sa carrière entre le régime révolutionnaire et celui de Lansana CONTE. Selon cet ancien employé de la compagnie Air Guinée, la seule décoration qu’il a eu jusque-là est venue d’un pays étranger.
« Qu’on le dise ou pas, ces sont des choses qui frustrent. J’ai été décoré en 1982 par le président Seyni KOUNTCHE du Niger lors d’un voyage du président Ahmed Sékou TOURE là-bas », a-t-il rappelé avant de revenir sur les souvenirs de ses vols avec le père de la révolution guinéenne.
« Le dernier vol du président Ahmed Sékou Touré, on a fait la ligne Raba-Alger puis Alger-Raba-Conakry au retour. On est rentré le 19 mars et le président est décédé une semaine après, le 26 mars. Durant toutes les fois que nous allions avec lui, il s’enquérait beaucoup du moral des membres d’équipage, il montait jamais dans l’avion sans demander si tout allait bien, si on revenait d’un vol où on a passé la nuit, est-ce qu’on c’est bien reposé », s’est-il souvenu.
Lors de l’entretien accordé à notre rédaction, cet ancien pilote à la retraite interpelle.
« Je voudrais que quand on se donne corps et âme pour ce pays, qu’on ne nous oublie pas. C’est la Guinée qui a fait de moi ce que j’ai été. Tout ce que j’ai fait pour ce pays, je ne le regrette pas. Tout ce que je regrette, c’est le fait que ceux qui sont venus après, même s’ils ne m’ont jamais connu, mais au moins qu’on existe. Il s’agit pas d’attendre que la personne meurt, pour aller dire tout ce qu’il faut sur son corps », a plaidé Antoine Frédéric CROSS.
Fatoumata BARRY
Écrit par: Fatoumata Keita
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