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L’ancien président du Burkina Blaise Compaoré est arrivé à Ouagadougou jeudi pour participer à une rencontre d’ex-chefs d’État pour « accélérer la réconciliation nationale ».

today8 juillet 2022 4

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C’est la première fois que l’ancien dirigeant foule le sol de son pays depuis qu’il a été contraint de s’exiler en Côte d’Ivoire en octobre 2014.

A quoi pouvait bien penser Blaise Compaoré dans l’avion de la présidence ivoirienne qui l’a ramené, ce jeudi 7 juillet, dans son pays, le Burkina Faso, dont il avait tenu les commandes vingt-sept années durant, avant d’en être chassé en 2014 ? Les partisans de l’ancien président sont venus en nombre à l’aéroport de Ouagadougou, comme pour lui faire un peu oublier l’humiliation de son départ forcé et de l’exil qui en suivit. Tout s’était précipité. Une rue qui gronde, en octobre 2014, et le chasse de ce pouvoir qu’il tentait encore une fois de prolonger, avant que l’armée française l’exfiltre jusqu’en Côte d’Ivoire, pays dont il a pris la nationalité pour échapper à une demande d’extradition.

Ouagadougou précise que  M. Compaoré devrait passer « quelques jours » dans la capitale burkinabée avant de repartir à Abidjan. Aux côtés d’autres anciens chefs de l’Etat, il doit participer, , à une rencontre pour « l’intérêt supérieur de la nation », selon la présidence burkinabée. Le mini-sommet a été organisé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le putschiste qui a renversé en janvier le président Roch Marc Christian Kaboré, avec pour objectif de répondre au besoin urgent d’« accélérer la réconciliation nationale » face aux attaques djihadistes qui ravagent et déstabilisent le pays depuis 2015.

A 71 ans, le « beau Blaise », qui durant ses années de pouvoir apparaissait comme l’homme fort de l’Afrique de l’Ouest, est désormais affaibli, en proie à des absences. Il fait l’objet d’une condamnation à perpétuité, prononcée en avril dans le cadre du procès des assassins de l’ex-président Thomas Sankara, son mythique prédécesseur. Nul doute cependant qu’en dépit du communiqué de la présidence qui assure que cette rencontre « n’entrave pas les poursuites judiciaires engagées contre certains » ou des appels du collectif d’avocats de la famille Sankara à le « faire arrêter », Blaise Compaoré devrait séjourner sans être inquiété dans une villa sécurisée du quartier de Ouaga 2000, près du palais présidentiel.

Sa venue se préparait en coulisses depuisplusieurs semaines. Le cas de l’ancien président a été évoqué lors du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à Accra (Ghana), le 3 juillet. « Nous avons plaidé pour que la question du retour des exilés soit abordée et qu’il puisse rentrer au pays », explique un de ses proches. Dans son cercle, on évoque le rôle « décisif » de l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo, qui s’est rendu à Abidjan quelques semaines plus tôt pour discuter des conditions de son retour.

MOUSSA CAISS SYLLA

Écrit par: Razakou Moussa

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