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Plus qu’un moyen de survie, la mendicité est devenue une façon de se faire de la ‘‘fortune’’. La pratique est loin de connaître son épilogue aujourd’hui en Guinée. Malgré les efforts des autorités, elle persiste.
A Conakry ou à l’intérieur du pays, il est impossible de marcher tranquillement dans la rue sans être assailli par un ou plusieurs mendiants demandant quelque chose.
« Je ne suis pas né comme ça. J’étais bien portant. C’est la volonté de Dieu. Je suis tombé malade. J’étais comédien. J’ai ensuite géré un bar sans succès. Le destin est inévitable. Tous mes parents sont décédés. Si quelqu’un souhaite m’aider, j’aimerais gérer une boutique bien garnie », dit Thierno Oury Diallo, un mendiant que nous avons rencontré au marché de Matoto.
Si ce phénomène perdure encore dans nos sociétés. Il doit y avoir une explication. Selon les sociologues, la mendicité est une pratique tolérable, mais, jusqu’à un certain niveau.
« Nous sommes tous des mendiants de Dieu dans un premier temps. Il faut les mettre dans un cadre globale, religieux. Parce que les hommes de bonne volonté qui faisaient la charité auprès des nécessiteux et cela a encouragé la mendicité. Et la cause principale de cette mendicité est la pauvreté», avance Mory Camara est sociologue.
Si certains justifient le recours à la mendicité par la pauvreté ou l’incapacité physique, d’autres personnes biens portant excellent de nos jours dans ce domaine, déplore Souleymane Bah un citoyen rencontré à Matoto.
« Bien sûr la situation est tellement dure actuellement. Mais les mendiants qu’on rencontre, certains sont en bonne santé et refusent de travailler. Ils viennent pour quémander les citoyens. Tandis que, d’autres mentent en disant qu’ils sont handicapés. Mais comme le temps est dur, on ne peut pas forcer quelqu’un de ne pas faire ce qu’il veut. Si c’est le cas, si on reste deux à trois jours sans avoir à manger, on va quémander. Alors, je demande à l’Etat d’aider les citoyens pour qu’ils puissent gagner de quoi nourrir la famille».
Plus loin, Mory Camara, sociologue revient sur les conséquences de la mendicité.
« Aujourd’hui, les personnes vulnérables et invalides demandaient parce que ils ne sont pas en force de production physique. Mais actuellement, force est de constater que même les enfants de 10 à 15 ans sont dans la rue en train de quémander pour assister leurs parents».
De nous jour, demander l’aumône ou la charité n’est plus qu’une question de nécessité, c’est parfois juste un moyen pour certains de se faire de l’argent facile.
Arry Camara pour soleilfmguinee.net
Écrit par: Razakou Moussa
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