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Procès du 28 septembre: Ben Youssouf Keïta charge Dr Abdoulaye chérif Diaby, ministre de la Santé à l’époque des faits

today11 avril 2023 6

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La comparution de Dr Ben Youssouf Keita dans le procès des évènements du 28 septembre, n’est pas partagée par toutes les parties prenantes. À peine annoncé par le président du tribunal Ibrahima Sory 2 Tounkara, les avocats de la défense ont affiché leur étonnement. Maître Pépé Antoine Lama, membre de ce camp a rappelé au tribunal que la présence de cette partie civile ne leur a jamais été notifiée.

« Nous ne sommes plus à la phase interrogatoire dans ce procès. Je pense que l’audition des victimes est terminée. Nous n’avions jamais pris connaissance de la comparution de Monsieur Ben Youssouf Keita à cette barre. Et si cela devrait arriver, nous devrons être informés en amont. C’est une violation des procédures en la manière. Sa comparution ici est faite de manière clandestine et nous sommes surpris », a dénoncé l’ avocat du Capitaine Moussa Dadis Camara. 

L’affaire a donc été mise en débat par le président du tribunal pour entendre les autres parties. Sans surprise , le ministère public et la partie civile ont rejeté cette demande et soutenu que toute personne est libre de témoigner dans ce procès. Et finalement, le tribunal a autorisé à la victime de livrer sa version des faits. 

Avant de commencer son récit, Dr Ben Youssouf Keita a observé une minute de silence à la mémoire des victimes des événements de 2009. L’actuel président du parti ACP, a déclaré qu’à son arrivée du stade ce jour, il était dans le même cortège que Cellou Dalein, Sidya Touré et autres leaders. Selon lui, ils ont été interceptés à quelques mètres de l’esplanade du stade par le Colonel Moussa Tiegboro Camara qui leur a dit de reporter leur manifestation sur ordre du président Dadis. Mais la réponse des leaders a été négative vu la foule qui était déjà acquise à leur cause.

Dans son témoignage, Dr Ben Youssouf Keita n’a pas mentionné des cas de viol.  » J’ai vu des jeunes tombés sous l’effet des gaz lacrymogènes et par balle mais je n’ai vu aucune femme se faire violer  », a-t-il déclaré en ajoutant qu’il a cependant eu connaissance de ces cas plus tard parce qu’il a soigné certaines victimes de viol. 

 »J’étais avec Cellou dans les tribunes quand la débandade a commencé. Un militaire cagoulé est venu vers lui en lui demandant de venir. Quand il a refusé, ce dernier s’est jeté sur lui. Et c’était sauve qui peut. Moi personnellement un militaire a voulu me taper violemment sur la tête, et j’ai essayé de me protéger c’est là que ma main a été fracturée  », a relaté l’ancien président de la Commission santé de la huitième législature. 

À en croire Dr Ben Youssouf Keita, c’est une famille qui l’a accueilli à Dixinn quand il était dans les rues pour se cacher de leur bourreaux.  » J’ai vu une porte ouverte, un monsieur m’appelé. Ils m’ont reçu, me donner à laver et je me suis couché pendant au moins 40 minutes. C’est là que mon téléphone a crépité et c’était Hadja Halimatou Diallo. Elle m’a demandé où j’étais puis elle m’a dit qu’elle va envoyer des gens me chercher. Quelques minutes après, une ambulance est venue me prendre pour me conduire aux urgences de l’hôpital Donka  », a-t-il renchéri. 

Ce que Dr Ben Youssouf n’a pas admis, c’est l’attitude qu’aurait adoptée son homologue Dr Abdoulaye chérif Diaby, ancien ministre de la Santé. 

 » C’est vrai que j’avais la main fracturée, le dos blessé et je saignais en même temps mais c’est quand j’ai vu le Ministre de la Santé aux urgences de Donka, mon véritable chose a commencé. Il n’a pas eu de compassion en vers les blessés qui étaient étalés là. Il n’était pas armé mais il avait ses gardes. Je peux comprendre qu’il soit soit militaire mais en tant que médecin de profession qui a prêté serment, attitude qu’il a adoptée dans cet hôpital m’a mis en colère. Je ne pardonnerais jamais cela  », a juré Ben Youssouf Keita. 

L’ancien député qui comparaît devant cette barre, rassure qu’il n’a aucune haine contre les militaires qui ont tiré sur les manifestants, le jour du 28 septembre:  » Le militaire est formé pour tuer ou pour se faire tuer. Je ne les en veux pas pour ça parce qu’ils ont certainement reçu des ordres de leur hiérarchie. Je n’ai aucune dent contre quelqu’un et je ne cherche pas non plus aucune indemnisation mais je veux comprendre pourquoi les militaires se sont acharnés contre leurs propres populations ?  », s’est-il interrogé. 

Dr Ben Youssouf Keita a fait mention des violences subies par son épouse le jour de ces événements malheureux. Selon lui, cette dernière habite actuellement en France où elle a été soignée. 

Samuel Demba Duolamou pour soleilfmguinee.net

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Écrit par: Razakou Moussa

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